Retour aux sources : BCUC

06.10.2022

Plus qu’un concert, une soirée avec BCUC – collectif originaire de Soweto dans la banlieue de Johannesburg – est une invitation à la transe. Lehlohonolo “Hloni” Maphunye, l’un des sept membres de la formation sud-africaine, évoque les influences du groupe le plus incandescent de la nation arc-en-ciel.

Mbombela, sur l’album Mbombela (1987) de Bayete

 

« Bayete est un groupe du début des années 1980, une des formations historiques de la musique sud-africaine. La plupart des membres, notamment son leader Jabu Khanyile [1957–2006], ne sont malheureusement plus en vie. Mbombela est un air traditionnel. Ce mot signifie “la chanson du train”. Cette chanson raconte les difficultés des travailleurs migrants sud-africains noirs de l’époque de l’apartheid. Ils étaient contraints de parcourir de longues distances en chemin de fer pour répondre aux exigences économiques et politiques de l’administration. À travers le son et les messages qu’il porte, Bayete est une inspiration pour BCUC. »

Soweto, sur l’album Head & Tales (2005) de Linda “Pro Kid” Mkhize

 

« Comme les musiciens de BCUC, Linda “Pro Kid” Mkhize [1981–2018] était originaire du quartier de Soweto. C’était un ami. Il a assisté à la naissance de BCUC. Il a été l’un des premiers artistes sud-africains à faire du hip hop dans la langue vernaculaire, le tsotsitaal, l’argot parlé dans le township. Son album Head & Tales démontre son talent d’écriture et son art de la rime. Dans ce morceau, il chronique la vie quotidienne dans le ghetto. »

Bantu Biko Street, sur l’album The One Love Movement on Bantu Biko Street (2006) de Simphiwe Dana

 

« Simphiwe Dana véhicule le même message que nous. BCUC signifie “Bantu Continua Uhuru Consciousness”, autrement dit “Le peuple Bantu est en marche vers la liberté de conscience”. “Biko” fait référence au militant Stephen Bantu Biko (1946–1977), une figure iconique de la lutte contre l’apartheid. Aucune rue ne porte son nom en Afrique du Sud. Cette chanson est un hommage à son combat. Simphiwe Dana imagine “une rue pavée d’espoirs et de rêves, une route dorée qui existe d’abord dans nos têtes”. L’Afrique du Sud compte 11 langues officielles. Simphiwe Dana chante en xhosa. Au sein de BCUC, nous mélangeons différentes langues. Nous pouvons faire de la musique même si nous venons de différents peuples. Simphiwe Dana s’exprime dans une veine jazz. Nous nous considérons comme des artistes de jazz car notre approche de la musique est pleine d’improvisations. »

Fisherman, sur l’album Saturday Afternoon Kung Fu Theater (2022) de RZA & DJ Scratch

 

« Nous sommes des enfants du hip hop, nous avons pratiqué le rap avant de commencer BCUC. Nous connaissons RZA depuis un bout de temps, depuis l’époque du Wu-Tang Clan, et nous suivons sa production avec attention. C’est ainsi que nous avons découvert ce nouveau disque réalisé avec DJ Scratch. Nous sommes très influencés par le hip hop. Nous serions ravis de travailler avec RZA. Nous sommes ouverts à toutes les collaborations. Du moment que nous partageons le même feeling et la même atmosphère. Ce sont toujours de bons moments. »

Lilizela Mlilizeli, sur l’album Thokozile (1987) de Mahlathini & The Mahotella Queens

 

« C’est un très vieux groupe dont la création remonte aux années 1960. La plupart des membres fondateurs et fondatrices ont disparu aujourd’hui. Mahlathini & The Mahotella Queens a été la première formation à pratiquer la musique mbaqanga. Ce sont des pionniers, comme nous. Leur style mbaqanga a influencé notre jeu de guitare et notre façon de chanter en call and response [appel et réponse]. “Lilizela” est un terme zulu qui signifie “ululer”. Ce son est un symbole de joie et de célébration. “Lilizela Mlilizeli” peut se traduire en quelque sorte par “Faites du bruit !” »

BCUC est en concert à l’Ubu, le jeudi 13 octobre à partir de 20h (avec des DJ sets de Repi Del Mundo avant et après le concert).