[Rencontres & Débats] Le Collectif des festivals : comment « décarboner » la culture ?

04.11.2022

Réduire son impact carbone est un défi pour l’ensemble de la société : qu’en est-il dans le domaine culturel ? C’est la question au cœur de la table ronde organisée par le Collectif des festivals, le Cabaret Vert, Les Trans et la FEDELIMA, lors de Rencontres & Débats aux Trans Musicales. Avant de se lancer dans la discussion le 9 décembre, nous avons rencontré Maryline Lair, Directrice du Collectif des festivals, pour en savoir plus sur les thèmes qui seront abordés.

Dans le cadre des Trans Musicales, Rencontres & Débats rassemble chaque année une dizaine de rendez-vous, rencontres, ateliers ou conférences où sont traités des sujets de société liés au secteur musical. Ces rencontres sont gratuites et ouvertes à toutes et tous !

Les Trans : Pourquoi cette rencontre va passionner les publics des Trans Musicales ?
Le Collectif des festivals : « C’est une rencontre qui va poser la question de comment décarboner la culture et plus spécifiquement un festival ou un lieu de musiques actuelles. C’est une question qui revient souvent dans les échanges, avec les artistes, avec les publics, avec les organisateurs. Et on a envie de se poser la question très concrète de ce qu’on veut faire, ce qu’on veut dire quand on parle de réduire l’impact carbone des événements qu’on organise.  Et c’est une question qui est intéressante car elle nous rend un peu conscient·es de ce que l’on fait au quotidien, par rapport aux impacts de la culture, par rapport aussi à tous ces impacts positifs et tous les services que rend un festival. »

Pourquoi c’est important de se poser cette question en 2022 ?
Le Collectif des festivals : « Il y a plein de secteurs d’activité qui devraient se poser cette question-là avant nous, acteurs culturels. Et c’est vrai que, si on replace les choses dans la réalité, le milieu de la culture n’est pas celui qui émet le plus de gaz à effet de serre. Mais collectivement, on s’est rendu compte, et c’est un sentiment maintenant partagé, que tout le monde doit agir. C’est ce qui rend le sujet aujourd’hui à la fois intéressant et inévitable. Nous devons tous·tes agir, même si c’est vrai qu’un festival n’est pas aussi polluant que d’autres activités industrielles. De par son utilité sociale, il peut être le lieu où on sensibilise et où on explique les choix qu’on a fait. »

Quel est l’intérêt de parler de ce sujet-là pendant les Trans Musicales et avec Les Trans ? Le Collectif des festivals : « Le premier intérêt est le fait que les Trans Musicales est un festival déjà engagé dans le développement durable. Il y a un travail très important fait sur la mobilité. L’idée de le faire sur les Trans Musicales est aussi que cette question ne doit pas rester individuelle. L’enjeu est d’en parler tous·tes ensemble, même si les réalités sont multiples. C’est-à-dire que ce qu’on demande à un festival varie en fonction du contexte. On ne peut pas demander les mêmes choses à tout le monde.  Pour certains projets, comme celui des Trans qui est la découverte musicale internationale, on ne va pas demander la même chose qu’à un festival qui aurait une programmation bretonne. Chacun a ses propres contraintes et son propre projet artistique. Ce qui nous intéresse c’est vraiment le plan d’actions. Pour les festivals, c’est très clair que la mobilité des publics c’est 70 à 80% de l’impact carbone. Mais il faut différencier les marges de manœuvre et l’impact carbone. La mobilité n’est malheureusement pas là où il y a le plus de marges de manœuvre. Il ne s’agit pas de baisser les bras pour autant, mais il faut travailler en parallèle les domaines où il est plus simple d’obtenir des améliorations : une restauration plus vertueuse et durable, par exemple. »

En quelques mots, c’est quoi le “Collectif des Festivals” ?
Le Collectif des festivals
: « C’est une association bretonne qui accompagne les festivals dans toutes les démarches de développement durable et solidaire : des questions environnementales, d’accessibilité, d’accueil des publics, d’organisation, de quoi ils ont besoin, quelles compétences. Derrière le mot accompagnement, il y a des chantiers thématiques qui peuvent durer plusieurs années, c’est de la formation, ce sont des ressources, des visites de terrain, etc. Voilà tout le périmètre de l’accompagnement. »

Selon Le Collectif des festivals, quel·le artiste ou groupe de la programmation 2022 représente le mieux cette rencontre et pourquoi ?
Le Collectif des festivals : « Je ne sais pas. Parmi ces artistes, il y a celles et ceux qui se disent, « je réduis mes déplacements en avion ». Et puis celles et ceux qui, dans leur discours, ont des propos militants. Les deux situations existent. Il y a une partie visible pour le public et l’autre non, mais qui est tout aussi importante. »

Rencontre organisée par le Collectif des festivals, le Cabaret Vert, Les Trans et la FEDELIMA :
Les musiques actuelles face au défi de la décarbonation
Vendredi 9 décembre, 16h30-18h30
Auditorium de la Maison des Associations 
6 Cours des Alliés, Rennes
Gratuit / Ouvert à toutes et tous
 
Avec Garance Amieux, chargée d’accompagnement et d’ingénierie culturelle au Périscope (Lyon), Maëlle Le Gouëfflec, directrice de la SMAC La Carène (Brest), Pierre Muller, directeur d’Éco-Manifestations Alsace, Jean Perrissin, responsable Développement durable & Qualité, association FLaP, festival Le Cabaret Vert (Charleville-Mézières). La rencontre sera animée par David Irle, consultant et co-auteur de Décarboner la culture (PUG/UGA Éditions).

 
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