Prendre conscience des violences sexistes et sexuelles est une chose, mais cela change-t-il les pratiques ? Cette année, Les Trans et HF Bretagne collaborent pour en discuter, dans le cadre des Rencontres & Débats aux Trans Musicales. Nous avons interviewé Clémence Hugo, co-présidente de HF Bretagne, qui nous en dit plus sur le sujet, sur leur asso et sur ce rendez-vous.

Dans le cadre des Trans Musicales, Rencontres & Débats rassemble chaque année une dizaine de rendez-vous, rencontres, ateliers ou conférences où sont traités des sujets de société liés au secteur musical. Ces rencontres sont gratuites et ouvertes à toutes et tous !
 
Les Trans : Pourquoi cette rencontre va passionner les publics des Trans Musicales ?
HF Bretagne : « Tous ces chiffres qui sont sortis et ces paroles libérées ont participé à la prise de conscience collective que les violences sexistes et sexuelles sont partout. C’est une question qui traverse toute la société, et qui cible particulièrement la moitié de la population. Et puis Rennes est une terre militante, il y a de nombreuses personnes intéressées par ces questions. »
 
Les Trans : Pourquoi c’est important de se poser ou de se reposer cette question en 2022 ? 
HF Bretagne : « Parce qu’il y a un début de prise de conscience, mais les inégalités sont encore bien présentes et bien enracinées. Il faut continuer de rappeler qu’il faut remettre en question profondément tout le système, basé sur des siècles et des siècles de patriarcat et de domination masculine. C’est donc indispensable de poursuivre ce travail et de continuer à questionner le sujet. Notamment avec ces tables rondes qui nourrissent les réflexions et proposent des pistes d’actions concrètes. Nous n’en sommes plus à constater les problèmes mais bien à trouver des solutions ! »
 
Les Trans : C’est quoi l’intérêt de parler de cela avec Les Trans et pendant les Trans Musicales ?
HF Bretagne : « Il est double. À la fois pour les professionnel·les, pour partager ensemble nos questionnements et nos outils et devenir plus efficaces. Et aussi pour les publics, afin de créer collectivement des festivals qui ne participent pas à la perpétuation des dominations, notamment à l’endroit de la programmation. Je reste persuadée que si l’on choisit de ne plus programmer des artistes agresseurs, cela va nous amener à creuser dans des endroits où l’on n’a pas encore été chercher. Et des gens qui ont du talent, il y en a ! Certains et certaines sont juste moins visibles et ont moins de moyens. Donc pour moi ces questions-là sont aujourd’hui fondamentales, et d’autant plus dans un festival avec une forte affluence comme les Trans Musicales. »
 
Les Trans : Et en quelques mots, c’est quoi HF Bretagne ?
HF Bretagne : « C‘est une association féministe qui milite pour l’égalité des femmes, des hommes et des personnes quel que soit leur genre dans les arts et la culture, avec une approche intersectionnelle. C’est-à-dire que, même si nous sommes spécialisées dans un type de lutte, on sait que ça ne marchera qu’en cassant les autres formes de domination. Lutter contre les dominations raciales, c’est indispensable pour lutter contre les inégalités de genre. Et à cela s’ajoutent les inégalités sociales, les luttes écologiques, etc. » 
 
Les Trans : Selon HF Bretagne quel groupe de la programmation 2022 ou quel·le artiste représente le mieux la rencontre proposée par HF et les Trans ? 
HF Bretagne : « C’est Bambi, car elle est impliquée dans Consentis, qui est une association qui travaille pour que les soirées soient plus safe. Donc forcément, ça fait écho avec l’état d’esprit de la rencontre ! »
 
Rencontre organisée par HF Bretagne et Les Trans :
La prise de conscience des violences sexuelles et sexistes : qu’est-ce que ça change en pratique(s) ?
Vendredi 9 décembre, 14h00-16h00
Auditorium de la Maison des Associations 
6 Cours des Alliés, Rennes
Gratuit / Ouvert à toutes et tous
 
Avec Claire Malard, responsable communication du festival les Vieilles Charrues, Francine Ouédraogo-Bonnot, co-directrice et programmatrice du Makeda (Marseille), Haude Rivoal, sociologue et autrice de La fabrique des masculinités au travail, et Justine Caurant, membre active de HF Bretagne, animatrice de la rencontre.
 
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