[Echo-système] Les assos à l’Ubu : le témoignage de Mikrokosm

15.05.2021

Près de la moitié des dates de concerts sur une saison UBU sont programmées par des associations locales ! Elles contribuent ainsi au renouvellement et à la vitalité de scènes musicales parfois moins travaillées par Les Trans comme l’acid-core, le garage vintage ou le metal pour ne citer que quelques exemples, et sont autant de projets artistiques différents portés par des passionné·es. Après une année sans les avoir revu·es dans nos murs, nous avons demandé à ces organisatrices et organisateurs de tout âge et horizons de se présenter et de nous faire un petit point avant d’avoir à nouveau le plaisir de les accueillir.

Pouvez-vous présenter votre asso ?

Nous sommes l’association Mikrokosm basée à Rennes depuis 2014. Nous prônons un certain amour, et un amour certain, de la rave au travers des différents styles musicaux représentés par chacun de nos artistes. Allant de l’Acid Techno à la Psytrance, en passant par la Tribe ou bien la Techno plus posée, nous avons fait le choix d’évoluer dans des lieux plus « académiques » telle que l’Ubu, le Jardin Moderne ou bien le 1988 Live Club, afin de partager des moments de fêtes et de création avec des publics de tous horizons.

Depuis quand programmez-vous des soirées à l’Ubu ? Quel en est l’esprit ?

La première soirée que nous avons organisés à l’Ubu date du 27 Octobre 2017 avec DJ Arne en guest. C’était taré, je crois bien qu’on avait tous les genoux qui jouaient des castagnettes jusqu’à la fin de l’event, de trac et d’excitation ! L’esprit que l’on insuffle lors de nos soirées à l’Ubu est peu ou prou le même que l’on essaye de mettre en place depuis la création de notre association : le but, c’est de proposer une tête d’affiche de qualité pour un tarif raisonnable afin de proposer une soirée mémorable à nos spectateurs, tout en mettant un point d’honneur à faire jouer des artistes du coin, afin de donner une visibilité à des DJ, Liveuses et Liveurs qui n’ont pas forcément l’occasion de jouer dans ce genre de lieux.

Pourquoi programmez-vous à l’Ubu ?

La première raison, c’est l’équipe avec qui on s’entend super bien, technique autant que programmation, vous nous faites confiance et nous mettez à l’aise, ça n’a pas de prix quand tu met beaucoup d’énergie dans l’organisation de ce type d’événements. Il y a bien évidemment aussi le facteur « mythique » de la salle : c’est quand même toujours aussi impressionnant de monter sur scène en te disant qu’avant toi il y a eu du beau monde comme Daft Punk, Arnaud Rebotini, Lenny Kravitz. Tout ça combiné à la qualité technique autant visuelle que sonore de la salle, et on obtient des soirées à chaque fois mémorables !

Votre meilleur souvenir d’une soirée que vous y avez organisée ?

Le souvenir le plus émouvant qu’on ait vécu chez vous c’est lors de la dernière soirée que l’on y a organisée. Nous fêtions notre cinquième anniversaire et nous faisions notre cinquième soirée chez vous, il y avait pour nous déjà un enjeu émotionnel durant tout le déroulement de l’événement. C’est une fois les lumières rallumées et la musique coupée que le public c’est mis à chanter un classique « joyeux anniversaire Mikrokosm » à l’unisson avant d’exploser dans un tonnerre de cris et d’applaudissements. C’était vraiment un moment de reconnaissance ultime pour nous, être dans cette salle qui nous tient tant à cœur face à notre public qui nous suivait depuis cinq longues années et nous parlait d’une seule et même voix : magique !

Comment avez-vous satisfait votre goût pour la musique depuis le début de la crise ?

En matière de production, aucun de nous n’a chômé : sorties pour différents labels, créations visuelles, écriture pour le futur, et mise en place de la sortie de notre premier vinyle. Même si le temps s’étire de manière exponentielle avec tout ce qui se passe nous avons tout de même réussi à continuer de faire tourner la machine ! Je pense d’ailleurs que c’est le cas des actrices et acteurs de la culture en générale, continuer de faire vivre les projets en s’adaptant au climat actuel.

Qu’avez-vous le plus hâte de retrouver quand l’organisation de soirées sera de nouveau possible ?

En répondant à cet entretien, une pote qui passait derrière nous a répondu : « La bière » en entendant cette question : elle a raison ! Plus sérieusement, c’est autant en tant qu’organisateurs que public que nous sommes pressés de retrouver le fameux monde d’avant. Se trouver dans une foule à l’unisson d’une même musique ou bien retrouver le stress de l’orga d’événements quand le groupe électrogène a décidé d’être capricieux à deux heures du matin, ce sont les situations uniques, et souvent rocambolesques, liées au monde de la culture et de la fête qui nous manquent le plus.

Un artiste / des artistes que vous conseillez de découvrir ?

Des tonnes et des tonnes ! Impossible de tous les citer tellement notre temps de diggage à drastiquement augmenté en un an ! Mais pour rester dans l’Acid Techno on peut toujours conseiller d’aller jeter un œil du côté d’artiste comme Basswell , Jan Vercauteren, Midnight Vices ou bien Brutalismus 3000 pour ne citer qu’eux. Et puis… il y a nous si jamais !

 
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