UBU, EARLY YEARS : Portishead

31.05.2020

Ubu, Early Years est une exposition créée à l’occasion des 30 ans de l’Ubu en 2017 : une photo d’un artiste programmé dans les premières années du club illustre un témoignage de Jean-Louis Brossard, son directeur artistique. On retrouve ici Portishead, qui avait joué à l’Ubu le 30 novembre 1994 pour l’ouverture des 16e Rencontres Trans Musicales.

Portishead c’était en 1994 à l’Ubu et c’était en début de Trans Musicales parce que j’avais découvert le groupe alors que ma prog était pratiquement déjà bouclée. C’était chez une copine, Barbarian, qui était journaliste à Libé et qui venait souvent aux Trans. J’étais avec Hervé Bordier et elle nous a donc sorti le disque de Portishead, le premier album. J’ai pris une claque atomique. Après il a suffi t de trouver l’agent et d’essayer de voir comment on pouvait faire, et on a réussi à faire ce concert, qui était leur tout premier.

“Je les ai revu une fois depuis, je n’étais pas sûr d’avoir envie de les revoir depuis ce moment exceptionnel.”

Il y avait un son absolument éblouissant. Le groupe a joué 45 minutes et c’est un peu le style groupe anglais « we have no more song », c’est classique. J’ai viré les gens backstage, je suis remonté dans la loge, Beth Gibbons avait envie de refaire un titre et ils ont accepté de faire un rappel, ils sont revenus pour un morceau. C’était complètement magique ce concert, absolument extraordinaire. Je les ai revu une fois depuis, je n’étais pas sûr d’avoir envie de les revoir depuis ce moment exceptionnel. Beth Gibbons est revenue aux Trans Musicales pour les 25 ans faire deux morceaux avec le Peuple de l’Herbe, qui étaient très réussis.

C’était un son assez différent, il se passait quelque chose de nouveau chez les anglo-saxons à ce moment-là, ça se sentait. Il y avait Massive Attack, il y avait Tricky, enfin une palanquée de gens qui commençaient à faire de la musique en s’inspirant d’une part du jazz et de l’électro de l’autre pour arriver à faire cette musique. C’était des gens qui travaillaient beaucoup le son.”